mardi 3 août 2010

Les médicaments génériques

Beaucoup de gens se questionnent au sujet des médicaments génériques.
Sont-ils aussi efficaces?
Est-ce qu'ils sont pareils à l'original?
Y a-t-il plus d'effets secondaires?
Sont-ils moins chers?

Il est normal de se questionner lorsqu'il est question de médicament, puisqu'il est question de sa santé. Je tenterai donc de répondre aux principales interrogations concernant les médicaments génériques. Je vous suggère quelques lectures pour mieux comprendre:
Innocuité et efficacité des médicaments génériques - Santé Canada
Les médicaments génériques expliqués - Association canadienne du médicament générique
Foire aux questions - Médicaments génériques - Conseil du médicament (Québec)

Les médicaments génériques existent pour les produits dont le brevet a expiré. Le brevet sert à protéger une invention et son inventeur. Ceci favorise la recherche. Si un individu ou une compagnie investit des années et beaucoup d'argent en recherche et développement, celui-ci doit pouvoir profiter des fruits de son travail. C'est ici qu'entre en jeu le brevet. Celui-ci garantit une exclusivité de vente d'un produit au détenteur du brevet. Ce brevet a une durée de 20 ans suite au dépôt du brevet. La compagnie novatrice qui met sur le marché le médicament a généralement de 12 à 15 ans d'exclusivité du brevet pour vendre son médicament. Ceci est dû au fait qu'après le dépôt du brevet, la compagnie doit compléter des études cliniques pour évaluer l'efficacité et l'innocuité du médicament.

Lorsque le brevet est expiré, d'autres compagnies peuvent donc produire le médicament. Santé Canada a plusieurs exigences avant d'autoriser la mise en marché de la copie générique. Le médicament générique doit avoir la même molécule active, la même forme (ex. un comprimé) et la même teneur (ex. 20mg) que le médicament original. En plus, le médicament générique doit subir des tests. Il peut repasser par les mêmes essais d'innocuité et d'efficacité que le médicament original ou il peut passer par des études de bioéquivalence. Les compagnies génériques procédent habituellement de la deuxième façon. Grosso modo, la bioéquivalence est établie en donnant à des volontaires le médicament A une première journée et le générique du médicament A une autre journée. Après avoir donné le médicament au volontaire, on lui fait plusieurs prises de sang à des intervalles déterminés, par exemple à chaque 30 minutes ou à chaque heure. De cette façon, on sait quelle est la quantité de sang de médicament dans le sang de la personne. Il faut que le médicament générique donne la même quantité que le médicament original. Des écarts sont tolérés. Il faut comprendre que la fameuse règle du 80% à 125% est plus complexe que cela. Je vous réfère à cette explication du Conseil du Médicament qui est très claire:


7. Que signifie exactement la règle 80 %-125 % qui est parfois véhiculée?

Différents messages ont été véhiculés au sein de la communauté médicale, notamment que la
« règle du 80 %-125 % » signifie qu’une variation d’absorption de médicament de 45 % est tolérée entre un produit générique et le médicament innovateur. Cela est faux.

En théorie, le terme « 80 %-125 % » signifie que les normes à respecter pour déterminer la bioéquivalence dans une étude de biodisponibilité sont :

1. L'intervalle de confiance à 90 % entre la surface moyenne relative de la courbe de concentration (SSC) de la forme pharmaceutique d'essai et celle de la forme de référence devrait être compris entre 80 % et 125 %.
2. L'intervalle de confiance à 90 % de la concentration plasmatique maximale (Cmax) moyenne relative mesurée de la forme d'essai et celle de la forme de référence devrait être compris entre 80 % et 125 %.

Il faut bien comprendre que ces deux éléments ne sont qu’une très petite partie des normes de Santé Canada en matière de bioéquivalence. Par ailleurs, cette « règle du 80 %-125 % » s’applique pour certaines catégories de médicaments aux caractéristiques simples. La marge de pourcentage peut être plus étroite pour d’autres catégories de produits.

Tiré de 7. Que signifie exactement la règle 80 %-125 % qui est parfois véhiculée?

Santé Canada détermine donc la bioéquivalence du médicament. Seul votre pharmacien peut déterminer l'équivalence thérapeutique de votre traitement. Au Québec, votre pharmacien peut substituer un médicament pour un autre de même dénomination (un générique). Le pharmacien doit vous informer lorsqu'il effectue une substitution. Il est possible de refuser une substitution. Il faut toutefois savoir que certains plans d'assurance exigent des sommes supplémentaires pour obtenir l'original ou ne couvrent simplement pas les originaux lorsqu'un générique est disponible.

Votre médecin peut inscrire de sa main sur l'ordonnance la mention "ne pas substituer". Cette mention indique au pharmacien de ne pas substituer et de servir le médicament tel qu'il est prescrit sur l'ordonnance. Ceci peut être pour des raisons thérapeutiques. Cette mention permet d'éviter de payer les frais supplémentaires liés à l'original dans certains cas. Elle doit être écrite sur chaque ordonnance.

Le médicament générique peut différer en forme, en couleur et en taille du médicament original. La plupart du temps, les fabricants génériques s'efforcent de faire un médicament aussi semblable que possible à l'original. Ceci n'est toutefois pas toujours possible. Les excipients du médicament génériques peuvent être différents des excipients du médicament original. Les excipients sont des ingrédients utilisés pour remplir un comprimé. Il peut s'agir de sucre comme du lactose ou d'autres types de cellulose. Ils peuvent varier entre le générique et l'original, mais aussi d'un générique à l'autre.

Le grand avantage des génériques est un coût beaucoup moins élevé. L'objectif est que les génériques coûtent environ 25% du prix du médicament original. Ceci permet aux assureurs privés et publics de réaliser des économies. Ceci diminue aussi les coûts liés à l'achat des médicaments par les patients. L'argent économisé peut ainsi être investi ailleurs et les primes d'assurance peuvent être gelées ou diminuées.

Donc, ce que nous avons vu:
La qualité des génériques est contrôlé par Santé Canada.
Les génériques sont bioéquivalents aux médicaments originaux.
Votre pharmacien déterminera si le générique offre une équivalence thérapeutique au médicament original dans votre cas. Ceci est fait au cas par cas.
Les génériques sont moins dispendieux que les originaux.
Les génériques sont pas tous équivalents entre eux.

Il est à noter qu'il y a des génériques identiques entre eux et il y a des génériques identiques aux médicaments originaux. Ces derniers sont surnommés "ultragénériques".

Dans le premier cas, il y a des compagnies génériques qui produisent pour d'autres compagnies génériques. La compagnie A produit un médicament X. La compagnie B n'a pas les moyens de produire le médicament X. La compagnie B achète le médicament de la compagnie A et le vend sous son nom. La compagnie A profite donc du volume de vente de la compagnie B.

Dans le deuxième cas, le fabricant original fabrique son propre générique. Ce générique est vendu sous licence par une compagnie générique. De ce fait, le médicament générique est identique au médicament original. Les différences peuvent être dans l'estampillage du comprimé (les lettres et les chiffres écrites ou gravées sur le comprimé). Ce sont les ultragénériques. Ainsi, le fabricant original peut faire concurrence aux compagnies génériques.

L'important est de bien communiquer avec votre pharmacien. Si celui-ci ne répond pas adéquatement à vos questions ou que vous ne lui faites pas confiance, il est important de vous rappeler que vous avez le droit de faire appel aux services du professionnels de votre choix.

Dans ma pratique, j'essaie de conserver le même médicament pour le patient. Si celui-ci reçoit un générique, je désire conserve le patient sur le même générique puisqu'il peut y avoir des différences entre les compagnies. Bien que ces différences soient généralement minimes, je préfère la continuité lorsque le patient se porte bien. Toutefois, il arrive qu'il y ait des ruptures d'inventaire. Il est donc nécessaire de changer de fournisseur pour une durée indéterminée. Votre pharmacien devra tout mettre en œuvre pour s'assurer que ce changement n'affecte pas votre état de santé.

dimanche 7 juin 2009

Mon dossier, ma pharmacie

Votre pharmacie

Vous avez le libre-choix de votre pharmacie et de votre pharmacien. Un pharmacien ne peut pas tenir "en otage" votre dossier et vos médicaments. Si vous désirez changer de pharmacie, vous en avez le droit, peu importe vos raisons. Le pharmacien de la pharmacie où se trouve votre dossier doit collaborer avec l'autre pharmacien pour transférer une ordonnance ou le dossier en entier. Il ne peut pas refuser le transfert. Vous pouvez faire transférer votre dossier quand ça vous tente.

Il y a certains médicaments qui ne peuvent pas être transférés d'une pharmacie à une autre, comme les narcotiques (morphine, Dilaudid (hydromorphone...).

Pour transférer votre dossier, c'est très simple. Vous n'avez qu'à vous adresser à un pharmacien travaillant à la pharmacie avec laquelle vous désirez faire affaire et lui demander. Il s'occupera de tout le reste.

Votre dossier à la pharmacie

Dans le cadre de sa pratique, le pharmacien recueille plusieurs informations confidentielles concernant ses patients. Ces informations concernent des médicaments, des allergies, des maladies, des évaluations, des données de laboratoire, des suivis et beaucoup plus. Le pharmacien propriétaire est propriétaire des dossiers des patients. Il en est aussi responsable. Il doit veiller à ce que l'information confidentielle demeure confidentielle. Il ne peut pas partager les données personnelles avec qui que ce soit sans avoir obtenu l'autorisation préalable du patient.

En temps que patient, vous avez le droit de consulter votre dossier. Le pharmacien peut exiger des frais raisonnables pour vous remettre une copie de votre dossier. Toutefois, il ne peut pas refuser cette copie.

samedi 7 mars 2009

Le prix des médicaments

Une question qui revient souvent est la suivante:

Est-ce que le prix des médicaments est le même partout?
La réponse est non. Tant au niveau des médicaments en vente libre que pour les médicaments prescrits, le prix peut varier d'une pharmacie à l'autre.

Il est facile de se retrouver dans les médicaments en vente libre. Vous pouvez comparer le prix directement sur la tablette. Il y a certaines chaînes de pharmacie qui vendent beaucoup plus cher que d'autres. Il faut donc faire le tour si vous voulez économiser quelques sous, surtout s'il y a des produits que vous utilisez régulièrement.

Pour les patients qui sont couverts avec le régime général d'assurance-médicaments (le Gouvernement du Québec), les prix sont fixés et ils sont partout au Québec.

Pour les médicaments prescrits, les prix varient aussi d'une pharmacie à l'autre. Dans mon quartier, j'ai eu de grandes surprises. Un compétiteur vendait 6,10$ de plus que moi un contraceptif oral. Un autre compétiteur vend un antidépresseur 50$ de plus que moi. Heureusement, les écarts peuvent aussi être minimes. En théorie, avec la compétition, ça devrait être le cas. Toutefois, étant donné l'obscurité entourant les prix des médicaments, il n'y a pas un réel libre marché et il y a souvent des pharmacies qui chargent des coûts bien plus élevés qu'un compétiteur. Le pharmacien propriétaire est libre de fixer ses prix. Il doit cependant établir un prix usuel et coutumier pour un médicament. Ce prix se doit de refléter le coût du médicament et les coûts d'exploitation du pharmacien (comme le loyer, l'électricité, les salaires du personnel technique) et il inclut un honoraire d'exécution pour le pharmacien. Cet honoraire sert à payer pour les différentes tâches qui reviennent au pharmacien, tâches énoncées dans deux messages précédents.

Le prix usuel et coutumier est le prix que le pharmacien propriétaire charge à tous ses patients, peu importe l'assureur privé. Le propriétaire ne peut pas faire de prix spécial à un client. S'il le fait, il doit ajuster le prix de tous les autres clients. Inutile de marchander! Si le pharmacien propriétaire accepte et qu'il ne modifie pas le prix, il contrevient à l'entente qu'il a avec les tiers-payants.

La question donc: devrais-je magasiner ma pharmacie en fonction des prix? Tout dépend de vos priorités! D'autres critères peuvent être prioritaires pour vous comme la proximité, la confiance que vous avez envers votre pharmacien, les services offerts (comme celui de nutritionniste ou des journées santé), le temps d'attente, etc. Ces critères sont personnels à chacun. Le principe de base est le libre choix de sa pharmacie, mais qu'avant tout, il faut que vous ayez une relation qui vous convienne avec votre pharmacien.

Si le prix est votre seul critère, alors magasiner. Mais cela ne va pas nécessairement dans l'intérêt de votre santé. Si un compétiteur est moins cher, mais qu'il n'a pas toujours les produits en stock, que vous attendez 2 heures avant d'avoir vos prescriptions, que le personnel n'est pas courtois, que le pharmacien ne communique pas bien avec vous, est-ce que ça vaut vraiment les quelques dollars sauvés? Mais si c'est 2$? 5$? 10$? 20$? 100$? 200$? Tout dépend de vos priorités.

Les messages à retenir sont donc:
Les prix sur les médicaments en vente libre varient d'une pharmacie à l'autre. Ils ont tendance à être les mêmes dans une même chaîne ou bannière. Ils peuvent toutefois varier selon la compétition.
Les prix sur les médicaments prescrits sont les mêmes partout pour les gens assurés par le régime général d'assurance médicaments.
Les prix sur les médicaments prescrits varient d'une pharmacie à l'autre pour les gens ayant une assurance privée.

Le prix est un critère parmi d'autres quant au choix d'une pharmacie. Il peut être votre critère principal, comme il peut être un critère secondaire parmi d'autres comme la proximité, les heures d'ouverture, les services offerts (livraison, nutritionniste, suivi de la tension artérielle ou du diabète), la confiance que vous avez envers le pharmacien et son équipe, l'expertise du pharmacien dans un domaine en particulier.

N'ayez pas peur de questionner votre pharmacien et faites vous votre idée!

La question: devriez-vous magasiner vos médicaments?

samedi 3 janvier 2009

Le travail du pharmacien (2e partie)

Nous avons vu les actes réservés par la loi aux pharmaciens.

Plus concrètement, voici ce que fait votre pharmacien à la pharmacie communautaire. Il faut dire qu'il fait cela en équipe avec plusieurs personnes. Nous reviendrons sur le rôle de chacun. Il y a des activités qui peuvent être déléguées au personnel technique alors que d'autres ne peuvent pas l'être.

L'accueil
On vous accueille et on vous identifie. Ceci peut être fait par une autre personne que le pharmacien. On recueille votre ordonnance et plusieurs informations pour compléter le dossier. On vous demandera votre nom complet, votre adresse, votre numéro de téléphone, vos assurances, vos allergies, votre histoire médicale et pharmacologique, les raisons de votre visite au cabinet du médecin, etc. Pour un renouvellement, on notera votre nom et les médicaments voulus.

Une fois les informations recueillies, l'information sera consignée à votre dossier pharmaceutique. Cette étape peut encore être déléguée.

La préparation
Lorsque l'ordonnance a été inscrite au dossier, il faut préparer le médicament. Il faut choisir le bon médicament, le mettre dans un contenant du bon format, avoir la bonne quantité du médicament, bien identifier le contenant, indiquer les précautions d'usage. Cette étape peut aussi être déléguée à quelqu'un sous la supervision du pharmacien.

La vérification
Le pharmacien ici intervient. Il vérifie que l'information recueillie soit complète pour faire son analyse. Il vérifiera ensuite l'ordonnance. Il y a des aspects légaux liés à l'ordonnance. Est-elle complète? Une ordonnance doit être idéalement datée, elle doit indiquer le nom du patient et une seconde information, de préférence sa date de naissance, le nom du médicament doit être clairement inscrit ainsi que la dose, la posologie, la quantité de médicament (ou la durée de l'ordonnance) ainsi que les renouvellements. Le médecin doit signer l'ordonnance et indiquer de préférence son numéro de pratique.

Si l'ordonnance est valide (il y a des ordonnances qui sont falsifiées, d'autres qui sont trafiquées ou des médecins, podiatres, dentistes prescrivent des médicaments qu'ils n'ont pas le droit), le pharmacien vérifiera ensuite l'ordonnance. Est-ce que le médicament est un bon choix pour atteindre les objectifs visés, la posologie et la dose sont-elles adéquates, la prescription est-elle bien inscrite au dossier pharmacologique, y a-t-il des contre-indications avec le patient (allergies, interactions avec d'autres médicaments ou avec des pathologies (certains médicaments sont contre-indiqués avec de l'hypertension, du diabète).

Le pharmacien vérifiera l'exactitude de l'information inscrite au dossier ainsi que sur l'étiquette. Il vérifiera l'identification du contenant. Finalement, il s'assure que le médicament dans le contenant correspond à celui qui est indiqué sur l'étiquette. Une fois que tout est regroupé, le pharmacien verra à ce que le médicament soit remis au patient.

La consultation
Lorsque c'est un nouveau médicament, le pharmacien rencontrera le patient pour une consultation. Le but de la consultation est de vérifier les connaissances du patient quant à son traitement et à compléter celles-ci si elles sont incomplètes ou inexactes. Cette opération vise à s'assurer du bon usage du médicament.

Le pharmacien a aussi le devoir de faire le suivi de la thérapie médicamenteuse. Il doit s'assurer, entre autres, que le médicament est bien toléré et que les objectifs thérapeutiques soient atteints. Ceci peut être un rappel au téléphone, quelques questions lors d'un renouvellement, un suivi de la tension artérielle, etc.


Dans toutes ces étapes, le pharmacien est appelé à collaborer avec d'autres professionnels de la santé: médecins, infirmières, dentistes, optométristes, travailleurs sociaux, vétérinaires...

Outre le travail derrière le comptoir, le pharmacien est souvent aussi appelé à répondre à des questions générales de santé ou des questions sur les médicaments en vente libre. Il fait des consultations sur de multiples sujets. Les sujets les plus courants sont: rhume et grippe (toux, fièvre, écoulement nasal, congestion nasale), douleurs musculaires ou articulaires, maux de tête, allergies, constipation, diarrhées, premiers soins, sécheresse oculaire et alimentation. Le pharmacien peut aussi vous conseiller sur de multiples autres sujets vous concernant. Dans le cas où il ne pourrait répondre à votre question, il verra à vous guider adéquatement dans votre démarche en vous référant à un autre professionnel ou en vous référant à des sources documentaires.

Ces conseils prennent une grande partie de la journée du pharmacien. Ils sont extrêmement précieux pour les patients en plus d'être gratuits.

Je ne connais pas beaucoup de professions dans lesquelles des conseils gratuits sont prodigués! Votre avocat ou votre comptable vous factureront pour chaque appel. Votre dentiste ou votre optométriste vous factureront pour chaque consultation. Le médecin vous charge pour chaque visite, même si celle-ci ne dure que 5 minutes. Vous ne le remarquez pas puisque c'est le gouvernement qui paie avec votre carte soleil. Mais le prix y est. Le pharmacien vous offrira ses conseils, que vous soyez client ou non, que vous vous procuriez un médicament en ventre libre ou non.

Le pharmacien offre aussi plusieurs nouveaux services professionnels qui offrent énormément de bénéfices aux patients.

Par exemple, à ma pharmacie, j'offre un service d'évaluation thérapeutique. Ce service comprend une révision complète de votre médication. J'évalue la place de chaque médicament dans votre thérapie. Est-ce toujours pertinent d'avoir tel ou tel médicament? Ce médicament est-il bien toléré? Votre thérapie est-elle optimale quant aux dernières découvertes? Y a-t-il des interactions entre vos médicaments, vos produits naturels et vos médicaments en vente libre? C'est un grand ménage de votre pharmacie et une révision de vos connaissances dans le but de vous aider à prendre en charge votre santé. Les bénéfices sont énormes pour bien des patients qui ont vu des obstacles à leur santé disparaître: nombre de médicaments, nombre de prises par jour, effets indésirables, interactions nuisant à l'optimisation du traitement. Ce service n'est pas couvert à ce jour par le gouvernement québécois, contrairement au gouvernement ontarien qui paie déjà. Toutefois, je suis tellement convaincu des bénéfices de ce service que je n'hésite pas à le recommander. Et ceux qui en ont bénéficié n'hésitent pas à leur tour à le recommander.

En résumé, votre pharmacien est l'expert des médicaments.
C'est un allié incontournable pour votre santé et votre mieux-être.
Il offre de nombreux services allant bien au-delà de vous remettre simplement un médicament.
N'hésitez pas à vous informer des services que votre pharmacie offre.

lundi 29 décembre 2008

Le travail du pharmacien (1re partie)

Quel travail accomplit le pharmacien?

Voici les activités qui lui sont réservées:

Activités réservées.

Dans le cadre de l'exercice de la pharmacie, les activités réservées au pharmacien sont les suivantes:

1° émettre une opinion pharmaceutique;

2° préparer des médicaments;

3° vendre des médicaments, conformément au règlement pris en application de l'article 37.1;

4° surveiller la thérapie médicamenteuse;

5° initier ou ajuster, selon une ordonnance, la thérapie médicamenteuse en recourant, le cas échéant, aux analyses de laboratoire appropriées;

6° prescrire un médicament requis à des fins de contraception orale d'urgence et exécuter lui-même l'ordonnance, lorsqu'une attestation de formation lui est délivrée par l'Ordre dans le cadre d'un règlement pris en application du paragraphe o de l'article 94 du Code des professions (chapitre C-26).

La préparation et la vente des médicaments ainsi que la surveillance de la thérapie médicamenteuse sont les activités plus facilement visibles.
La préparation consiste en l'ouverture du dossier patient, la réception de l'ordonnance et la validation de celle-ci, l'inscription de l'ordonnance au dossier patient, la préparation de l'étiquette, la vérification de l'ordonnance (dosage, forme, allergies, interactions...), la mise en contenant du médicament ou la préparation de celui-ci et la remise du médicament (conseils).
La surveillance de la thérapie médicamenteuse consiste à faire le suivi de l'efficacité et de la tolérance d'un médicament. Ceci peut être fait par un rappel téléphonique ou un questionnement lors du renouvellement d'une ordonnance par exemple.

L'opinion pharmaceutique est un acte consistant pour le pharmacien a émettre une opinion quant à divers aspects de la thérapie d'un patient. L'opinion peut concerner la dose, la posologie, l'ajout d'un médicament, le retrait d'un médicament, l'inobservance au traitement, la modification d'un traitement pour question d'efficacité ou de tolérance. L'opinion rédigée par le pharmacien fera état du problème détecté, des données objectives et subjectives du patient et devra idéalement contenir une ou plusieurs recommandations qui sont appuyées par des données scientifiques. L'opinion pharmaceutique est ensuite transmise à un autre professionnel de la santé. Celui-ci est habituellement votre médecin de famille. Le but de l'opinion est d'optimiser votre traitement pharmacologique en collaborant avec d'autres professionnels. C'est un outil très apprécié, très efficace et très pertinent.

L'autre acte réservé au pharmacien est le droit de prescrire la contraception orale d'urgence et d'exécuter l'ordonnance.

En résumé:
" L'exercice de la pharmacie consiste à évaluer et à assurer l'usage approprié des médicaments afin notamment de détecter et de prévenir les problèmes pharmacothérapeutiques, à préparer, à conserver et à remettre des médicaments dans le but de maintenir ou de rétablir la santé. "

dimanche 28 décembre 2008

La propriété de la pharmacie québécoise

La pharmacie québécoise est un modèle unique en Amérique du Nord. Il y a environ 1650 pharmaciens sur tout le territoire québécois.

Les pharmacies sont uniquement détenues par des pharmaciens. Toutefois, il faut faire une distinction. La pharmacie que vous connaissez (par exemple, un Jean Coutu) est séparée en deux sections : il y a une section boutique (là on où vend les cosmétiques, le chocolat, la loterie, les magazines, le shampoing, les cartes de souhaits, les bas de nylon, les essuie-tout) et la section officine (là où on vend les médicaments sans ordonnance, les appareils orthopédiques et où se trouve le laboratoire).

Lorsque ces pharmacies intègrent la boutique et l'officine, il est obligatoire selon les lois qu'il y ait un mur distinguant ces deux sections. Ces murs doivent être d'au moins 2,13 mètres de hauteur à partir du sol et se touchant les uns les autres. Les ouvertures ne doivent pas être de plus de 2 mètres de largeur. À chaque entrée de la pharmacie, le nom du propriétaire (ou des propriétaires) précédé du mot pharmacie ou suivi du nom pharmacien avec le logo de l'Ordre des Pharmaciens du Québec doit être présent. Lors de votre prochaine visite, portez attention à ce détail pour savoir ce qui appartient ou non à ce que vous considérez comme étant la pharmacie!

Seule cette section officine doit être détenue exclusivement par un ou plusieurs pharmaciens. La section boutique peut être tenue par n'importe qui.

Donc, le Groupe Jean Coutu, Pharmaprix ou Uniprix ne sont pas propriétaires de pharmacies. En aucun temps ces chaînes ou bannières ne peuvent laisser croire qu'elles détiennent des pharmacies. Comme il a été dit, seul un pharmacien ayant un permis d'exercice valide de la pharmacie peut posséder une pharmacie. Il est ensuite affilié à une chaîne ou une bannière s'il le désire.

Cette distinction est importante puisque vous ne trouverez pas des cartes de souhaits, des loteries, des chocolats, des cosmétiques, de la teinture à cheveux dans une pharmacie. Il y a plusieurs petites pharmacies qui n'ont aucune portion boutique. C'est le cas des pharmacies présentes dans les épiceries (Loblaws, Provigo, Maxi), des pharmacies présentes dans les Wal-Mart, les Zellers, les Costco. C'est le cas aussi de plusieurs petites pharmacies qui sont à proximité de cliniques médicales. La portion « boutique » n'a rien à voir avec la pharmacie même si celle-ci tend à se développer très rapidement. La section boutique se rapproche plus du dépanneur. D'ailleurs, les nouveaux concepts de certaines chaînes intègrent de très grands espaces destinés aux aliments. C'est aussi la section boutique qui vendait jadis des cigarettes.

Nous ne nierons pas le côté pratique de tout trouver sous un même toit. Mais la distinction s'impose entre ce qui est réellement la pharmacie et du ressort de la pharmacie et ce qui ne l'est pas.

Historiquement, le côté boutique a été mis en place dans le but de permettre au pharmacien d'avoir plus de revenus pour pouvoir offrir plus de services aux patients. Graduellement, le côté boutique a servi plutôt à attirer des nouveaux clients pour la pharmacie (les prescriptions) en offrant des prix très agressifs sur des items divers comme le papier de toilette et les mouchoirs. Cette stratégie est toujours employée par certaines chaînes et bannières. Maintenant, certaines chaînes visent avant tout le côté boutique. Le côte officine (la vraie pharmacie) est mise en deuxième plan. Les intérêts de la boutique priment sur ceux de la pharmacie. La conséquence est le développement en dimension et en diversité de la section boutique. De nouveaux produits s'y ajoutent ainsi que plusieurs nouveaux services. La section boutique vit donc d'elle-même. Celle-ci est dorénavant gérée par le bureau chef de plusieurs chaînes. La pharmacie est plutôt utilisée pour tenter d'amener de la clientèle du côté boutique.

C'est le concept des épiceries, Wal-Mart et Zellers aussi. En amenant un pharmacien a installé sa pharmacie près ou dans leur magasin, ces commerçants tentent de diversifier leur offre de services et ils se servent de la pharmacie pour attirer et retenir la clientèle.

Cela dit, le pharmacien demeure néanmoins propriétaire de la pharmacie. Il peut être locataire du local ou de l'équipement, mais il est l'unique propriétaire des stocks et des dossiers des patients.

Savez-vous qui est votre pharmacien propriétaire?
L'avez-vous déjà rencontré?